Que ce soit en Espagne dans la région de Valence, à Venise en Italie ou dans les Pyrénées Orientales en France, les intempéries font régulièrement de nombreuses victimes. Ces événements sont de plus en plus fréquents et leurs conséquences de plus en plus graves. Ils ont des impacts sur tous les secteurs de l’économie, modifient notre environnement et peuvent mettre en péril notre santé. Zoom sur ces catastrophes à répétition et sur leurs causes.
Températures globales, vents, pluies : des phénomènes records
Vous voulez des records ? Chaque année, c’est du côté de la température qu’il faut chercher les nouveaux adhérents au Guinness Book : 46° le 28 juin 2019 dans l’Hérault ; le mois de janvier 2020 officiellement le plus chaud jamais enregistré dans le monde depuis le début des relevés ; et même plus de 18° Celsius en Antarctique le 6 février 2020.
Sur nos télévisions, les prévisions météo oscillent entre grands vents, incendies et pluies diluviennes. En ce début d’année, la Corse est au cœur des tempêtes. En à peine deux mois, on a enregistré des rafales de vent allant jusqu’à 216km/h, une tempête, des crues exceptionnelles mais aussi des feux hivernaux évoluant sur plus de 3500 hectares. Tout cela dans un laps de temps très court.
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De manière générale, on enregistre une augmentation de l’intensité des pluies de 22% pour la Méditerranée ces 50 dernières années. Et si certains chamboulements climatiques sont visibles, d’autres se font plus discrets mais sont tout aussi dangereux : rien qu’en 2019, nos Océans ont subi une augmentation de température inédite de 0,075 degrés.
Est-ce que le réchauffement climatique est vraiment le seul à l’origine de tous ces dérèglements ? Comment agit-il, quels sont ces mécanismes ? Et comment pouvons-nous agir pour limiter les impacts ?
Le réchauffement climatique est-il la seule explication aux multiplications d’intempéries ?
En ce qui concerne les intempéries, de nombreux scientifiques affirment que le réchauffement climatique est bien la cause principale. Pour donner cette réponse nette, ils s’appuient sur les lois de la physique. Prenons l’exemple des pluies et inondations à répétition : l’activité humaine influence et augmente l’émission des gaz à effet de serre, ce qui entraîne le réchauffement des océans et de l’atmosphère. Au bout de la chaîne, ces phénomènes ont un impact certain sur l’humidité de l’air, en hausse d’environ 7%. Le résultat, vous le connaissez : les pluies et inondations deviennent de plus en plus fréquentes et intensives.
En revanche, en ce qui concerne les records de température, le changement climatique n’est pas le seul à être pointé du doigt : ces températures toujours de plus en plus chaudes seraient à la fois le résultat du réchauffement climatique mais aussi de phénomènes d’oscillations naturelles d’air froid. Oui, même si cela peut sembler paradoxal, les variations du climat planétaire sont normales et naturelles. Elles résultent notamment des fluctuations de courants océaniques comme le Gulf Stream, du rayonnement solaire ou encore de paramètres astronomiques. Donald Trump s’est d’ailleurs engouffré dans cette brèche en qualifiant le changement climatique de « canular » et en exprimant des doutes concernant l’influence des activités humaines sur le réchauffement : pour lui, rien d’anormal, et surtout rien de grave.
Le réchauffement climatique causé par les activités humaines (transports, industries, agriculture…) n’est donc pas le seul responsable des phénomènes climatiques actuels : certains ont une absence d’effet identifié quand d’autres portent clairement l’empreinte de nos modes de vie.
Comment anticiper ces phénomènes météorologiques violents ?
Depuis 1995, sous le nom de Conférence des Parties (COP), les dirigeants des Etats se réunissent chaque année pour parler des enjeux climatiques et limiter les conséquences prévisibles du changement climatique. Pour cela, ils fixent des objectifs à tenir pour les années à venir pour limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre et contenir la hausse des températures.
C’est en décembre 2015, lors de la COP21, qu’a été signé le premier accord universel sur le climat et le réchauffement climatique : l’accord de Paris. Chaque pays signataire a depuis un devoir de transparence concernant ses démarches pour contenir, d’ici à 2100, le réchauffement climatique nettement en dessous de 2° C par rapport aux niveaux préindustriels. Cependant, derrière les signatures et les promesses, les actions réelles tardent à venir et les résultats concrets des COP successives restent discrets.
Pourtant, en contenant au maximum le réchauffement climatique, les précipitations, la fréquence et la violence de ces événements météorologiques extrêmes devraient alors être moins importants. Le combat doit donc s’effectuer à une toute autre échelle, localement et individuellement. Comme le dit Marie-France Marchand-Baylet, fondatrice du forum Le Monde Nouveau : « on ne peut rien attendre des états qui, depuis la COP 21, n’ont fait aucun effort. »
Les médias ont d’ailleurs un rôle important à jouer dans le relais de ces évènements pour sensibiliser l’ensemble de la population. Collectivités locales, citoyens, entreprises : tous sont concernés. En effet, le travail de prévention et d’adaptation se doit d’être collectif. Le constat est simple : même en réduisant considérablement l’émission de gaz à effet de serre, les changements climatiques sont inévitables, tout comme les catastrophes naturelles.